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Vous partez en voyage ? Prévention, symptômes et traitements du paludisme

The Expert : Question2Santé.com
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Le paludisme, aussi appelé malaria, est une maladie infectieuse grave provoquée par des parasites du genre Plasmodium. Ces parasites paludéens sont transmis à l’homme suite à une piqûre de moustique, des Anophèles femelles infectés.

Une fois incubée dans l’organisme, les parasites. Les parasites se reproduisent dans le foie et se répandent dans les globules rouges. Cette maladie se manifeste par une fièvre, des maux de tête, des frissons, des nausées, des douleurs musculaires, des troubles digestifs et une sensation générale de fatigue.

Ainsi, on a souvent tendance à confondre le paludisme à une simple grippe lors des premiers symptômes alors que cette maladie infectieuse peut entrainer la mort du patient si aucun traitement n’a pas été pris rapidement.

Dans ce guide complet dédié au Paludisme, nous vous disons tout ce que vous devez absolument savoir en termes de prévention, de détection des symptômes et des traitements à privilégier en cas de maladie confirmée.​

Les chiffres, et les types de paludisme

Cette maladie infectieuse est la plus répandue dans le monde.

Selon l’OMS, 40% de la population mondiale est exposé au paludisme. Chaque année, elle fait plus d’un million de victimes dans le monde et 500 millions de cas cliniques observés.

Cinq espèces de Plasmodium peuvent infecter l’être humain : Plasmodium falciparum, P. vivax, P. ovale, P. knowlesi et P. malariae.

Les deux premières espèces de parasite sont les plus répandues chez l’homme.

  • Le Plasmodium falciparum est très répandu en Afrique. Il est d’ailleurs le parasite du paludisme qui engendre les complications les plus graves et est responsable de la plupart des cas mortels dans le monde.
  • Le P. vivax est la forme de parasite de paludisme qui prédomine hors du continent africain, et est, comme le P. ovale et le P. malariae, à l’origine du paludisme chronique.

Actuellement, on distingue plusieurs types de paludisme :

  • accès palustre (crise de paludisme),
  • paludisme viscéral évolutif (cachexie palustre),
  • fièvre bilieuse hémoglobinurique,
  • malaria de la femme enceinte,
  • paludisme transfusionnel,
  • malaria de l’enfant
  • et splénomégalie tropicale (splénomégalie palustre hyper-immune).

Comment attrape-t-on le paludisme ?

Le paludisme est entrainé par un protozoaire parasite appelé Plasmodium. Il est transmis d’un homme à l’autre suite à une piqûre d’un moustique.

 

Si la principale transmission se fait par le biais d’une piqure d’anophèle femelle, il existe d’autres modes de transmission qu’il faut toutefois prendre en considération même s’ils sont moins courants :

  • la transfusion sanguine,
  • la transmission materno-fœtale (entre la mère et son enfant à la fin de la grossesse),
  • l’accident d’exposition au sang (AES) suite à une piqûre ou un contact cutanéo-muqueux,
  • et le partage de matériel d’injection chez les toxicomanes.

Les causes

Le Plasmodium est l’agent infectieux responsable du paludisme. Ce parasite se transmet d’une personne infectée à une personne saine par la piqûre d’anophèle femelle. Le parasite circule dans le sang et arrive à maturation dans le foie. Les plasmodiums retournent dans le sang et se multiplient dans les globules rouges.

Après quelques jours d’infection, les globules rouges libèrent des toxines suite à leur éclatement.

On distingue 4 types de paludisme qui sont déclenchés par 5 différents agents pathogènes :

  • Paludisme à plasmodium falciparum,
  • Paludisme à plasmodium vivax ou plasmodium ovale,
  • Paludisme à plasmodium malariae
  • et paludisme à plasmodium knowlesi.

Seules les femelles de moustiques du genre anophèles sont hématophages, les mâles n’ont un rôle que dans la reproduction de l’espèce. Les anophèles femelles se nourrissent généralement la nuit.

A part le paludisme, les anophèles femelles sont aussi des vecteurs d’autres maladies infectieuses comme la Filariose lymphatique et l’O’nyong-nyong. Le moustique femelle d’Aedes est le vecteur de la fièvre jaune, Chikungunya et dengue.

Les différents types d’agents pathogènes du paludisme

Les agents pathogènes se différencient par la zone géographique où elles sont localisées :

  • Le Plasmodium falciparum est le parasite qui est à l’origine des cas les plus graves de paludisme. Il est également responsable d’environ 90% des décès liés au paludisme. Cet agent pathogène du paludisme sévit dans les régions tropicales et subtropicales du monde entier.
  • Le Plasmodium vivax est moins virulent que P. falciparum. On le trouve en Asie et en Amérique latine.
  • Le Plasmodium ovale présente des symptômes modérés par rapport aux deux premiers agents pathogenesprecités. Il sévit en Afrique de l’Ouest.
  • Le Plasmodium malariae sévit dans le monde entier, mais son infection est moins fréquente.
  • Le Plasmodium knowlesi est un agent pathogène du paludisme qui, initialement présent chez le singe, est actuellement à l’origine de nombreux cas de paludisme chez l’homme. On le trouve surtout en Asie du Sud Est.

Contrairement au P. falciparum, le P. vivax et le P. ovale peuvent subsister dans le foie en gestation. Le parasite peut se réveiller à tout moment chez un patient infecté. Sa réapparition reprend les symptômes typiques du paludisme.

Parmi les 5 sortes de plasmodium, le Plasmodium falciparum est le seul à pouvoir provoquer un paludisme fatal. Les complications graves liées au Plasmodium falciparum sont d’ordre cérébral. Le parasite provoque un ralentissement de la circulation sanguine dans le cerveau, une encéphalopathie et des convulsions. Cela peut entrainer chez la personne infectée un coma, voire la mort.

Les symptômes du paludisme

Généralement, les symptômes du paludisme apparaissent au bout de 10 à 30 jours après l’infection.

L’apparition des premiers symptômes varie d’un agent pathogène à l’autre :

  • Cette période d’incubation est de 9 à 14 jours pour le P. falciparum.
  • Un traitement dans les 24 heures est nécessaire en cas de paludisme à P. falciparum pour éviter une complication de l’affection qui peut entrainer la mort de la personne infectée.

Le paludisme se manifeste par des symptômes pseudo-grippaux comme la fatigue généralisée, la perte d’appétit, le vertige, la nausée, la céphalée, la douleur abdominale, le trouble digestif, le vomissement, la diarrhée, la myalgie diffuse…

En plus de ces symptômes pseudo-grippaux, d’autres symptômes plus aigus peuvent s’ajouter en cas de paludisme à plasmodium falciparum : troubles de la conscience, crises de convulsion, anémie suite à la destruction des globules rouges, hypoglycémie, coma, sang dans l’urine, asthénie cardio-vasculaire, insuffisance rénale, défaillance du foie ou des poumons.

Chez l’enfant, l’affection peut se manifester aussi par une anémie sévère ou une détresse respiratoire consécutive. Ces symptômes surviennent de façon récurrente et sont particulièrement dangereux pour les enfants, les femmes enceintes, les personnes âgées et les personnes immunodéprimés.

Un mot sur l’incubation

La période d’incubation, durée entre la contamination et l’apparition des premiers symptômes, varie en fonction de l’agent pathogène de paludisme.

  • La période d’incubation du paludisme à P. falciparum est de 7 à 14 jours. Le prolongement de cette période peut être occasionné par l’immunité, une chimioprophylaxie ou une chimiothérapie partielle.
  • La période d’incubation de P.vivax est de 12 à 17 jours. On constate cependant une période d’incubation très longue, allant de 250 à 637 jours, pour certaines souches de P. vivax qui sévissent dans les régions tempérées.
  • La période d’incubation de P. ovale varie entre 15 et 18 jours. Le paludisme à P. Vivax et P. ovale présente des cycles hépatiques persistants avec une possibilité de rechutes tous les 2 à 3 mois pendant une période de 8 ans en cas d’absence de traitement adapté.
  • La période d’incubation de P. malariae est de 18 et 40 jours. Le P. malariae se distingue des autres agents pathogènes de paludisme par sa capacité de persister dans la circulation pendant de longues périodes. Le parasite peut rester indétectable jusqu’à 52 ans sans qu’il y ait de symptômes.

Les complications possibles

L’absence de traitement ou une prise en charge tardive du paludisme, notamment pour le plasmodium falsiparum, peut entrainer le décès de la personne infectée.

Généralement, le paludisme lié à d’autres formes de plasmodium disparaît sans traitement, mais le risque de récidive est important.

Le non-traitement du paludisme par plasmodium falsiparum se caractérise par des symptômes graves qui se développent en quelques jours. Le plus dangereux est le paludisme cérébral qui se traduit généralement par une confusion suivie de coma et du décès du patient.

On constate parfois chez le patient, dont la maladie n’est pas traitée à temps, des lésions des reins, du coeur, du tractus gastro-intestinal et du poumon. Par ailleurs, on observe d’autres complications comme l’hypoglycémie, la lymphopénie (diminution du nombre de lymphocytes dans le sang) ou encore la thrombopénie (diminution du nombre de plaquettes dans le sang).

Comment savoir si on est atteint d’une façon certaine ?

Pour savoir si on est atteint de paludisme, il convient de faire un diagnostic auprès d’un médecin.

Le dépistage commence généralement par une anamnèse. Le médecin questionne le patient sur ses antécédents et les voyages récents pour déterminer s’il a été dans un pays touché par la maladie. Un examen physique est effectué pour établir un diagnostic préliminaire de paludisme même si souvent les symptômes physiques ne se présentent pas spécifiquement sur cette maladie infectieuse.

Pour confirmer le diagnostic, le médecin lui fait passer un frottis sanguin ou une goutte épaisse. Le médecin prélève une goutte de sang qu’il va ensuite analyser à l’aide d’un microscope. La présence de parasite de genre Plasmodium chez un patient s’identifie par l’existence des éléments du protozoaire dans le frottis.

Des tests supplémentaires peuvent être nécessaires au cours des 2 jours après premier prélèvement pour confirmer le paludisme.

Outre l’examen clinique, on trouve actuellement des tests rapides qu’on peut emporter avec soi pendant les voyages dans les zones à risques. Le test rapide est un test immunochromatographique sur sang total. Une bandelette réactive permet de détecter l’antigène HRP2.

Un test utilisant HRP2 ne peut pas être utilisé pour le diagnostic d’une rechute après traitement.

Ces tests rapides sont à emporter avec soi en vacances, afin que ces derniers puissent effectuer un test immédiatement dès les premiers symptômes de paludisme. Ces tests rapides sont disponibles dans les centres de vaccination pour les voyageurs. Il est recommandé d’emporter un deuxième test qu’on fait 12 heures après le premier test pour confirmer le résultat.

Il y a aussi le QBC (Quantitative Buffy Coat) par une microscopie de fluorescence, très pratique pour un diagnostic en urgence du paludisme.

D’autres techniques comme la Sérologie et la PCR sont possibles, mais moins adaptées pour un diagnostic d’urgence étant donné que le délai d’attente des résultats est trop long pour l’un et que le diagnostic est trop coûteux l’autre. La personne infectée peut ainsi contacter rapidement un médecin pour recevoir un traitement si la présence de parasite responsable du paludisme est confirmée.

Le paludisme est-il contagieux ?

Le paludisme est contagieux uniquement par l’intermédiaire de la piqûre d’un moustique anophèle femelle qui est porteuse de parasite Plasmodium, appelé vecteur de maladie, après avoir piqué une autre personne infectée.

Ainsi, la contagion d’homme à homme de la malaria n’existe pas.

Les populations à risque

Les nourrissons, les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes, les personnes porteuses du VIH, les sidéens, les migrants non immunisés, les populations itinérantes et les voyageurs constituent des populations à risque.

En 2015, 3,2 milliards de personnes environ étaient exposées au risque d’attraper le paludisme, dont principalement en Afrique subsaharienne, en Asie, en Amérique latine et au Moyen-Orient. Près de 100 pays étaient concernés par une transmission continue du paludisme en 2015.

Comment prévenir le paludisme et les traitements existants

Pour prévenir et réduire la transmission du paludisme, la mise en place d’une lutte antivectorielle est indispensable. Une plus importante couverture des interventions de lutte antivectorielle permet de protéger l’ensemble de la communauté dans une région donnée. Il est pour cela nécessaire de mettre en place une prophylaxie paludique.

Prophylaxie Paludisme : définition

La prophylaxie regroupe les différentes mesures à mettre en place pour prévenir l’arrivée, la propagation et l’aggravation d’une maladie.

Cela implique en amont par la mise en place de campagnes de prévention comme la vaccination, et en aval par le traitement médicamenteux après l’infection de la maladie. La prophylaxie est donc un élément principal dans le processus de prévention, mais elle comprend aussi la conscientisation de la population sur le risque de la maladie et le traitement médical.

Sur la prophylaxie du paludisme, on recense deux processus :

  • la chimioprophylaxie
  • et la lutte antivectorielle (contre les moustiques Anophèles).

La chimioprophylaxie consiste à administrer des médicaments antipaludiques chez un voyageur pendant tout le séjour et après le retour pour supprimer le stade sanguin de l’infection palustre. La durée du traitement varie en fonction du médicament antipaludique utilisé.

En plus de la prise de médicaments pour prévenir l’infection, il est nécessaire de mener une lutte anti-vectorielle. L’OMS préconise les aspersions d’insecticides au domicile et l’utilisation de moustiquaires imprégnées d’insecticide. Les moustiquaires à imprégnation durable (MID) sont distribuées gratuitement auprès de toutes les populations à risque.

Rappelons que les Anophèles femelles piquent à la tombée de la nuit. La pulvérisation d’insecticides à l’intérieur des habitations est aussi efficace pour réduire rapidement la transmission du paludisme. En général, elle est efficace pendant 3 à 6 mois selon le type de surface pulvérisée et également la formulation de l’insecticide.

Pour les femmes enceintes et les nourrissons vivant dans des zones à risque, un traitement préventif par la sulfadoxine-pyriméthamine est vivement recommandé par l’OMS.

Au Sahel par exemple, un programme de chimioprophylaxie saisonnière du paludisme a été mis en place en 2012 par un traitement d’amodiaquine et de sulfadoxine-pyriméthamine dans le but de prévenir la prolifération du paludisme auprès des enfants de moins de 5 ans pendant la saison de forte transmission.

Les vaccins contre le paludisme

Au cours de cette dernière décennie, les progrès dans la lutte contre le paludisme à travers le monde sont impressionnants. C’est le cas notamment dans la vulgarisation des moyens préventifs qui a permis de réduire de manière significative les chiffres liés au paludisme.

Mais malgré les progrès constatés, les chercheurs ont encore du mal jusqu’à aujourd’hui à développer un vaccin permettant d’éradiquer complètement le paludisme. Seule la mise à disposition d’un vaccin avec une capacité de protection à plus de 80% permet d’atteindre cet objectif.

En 2006, l’objectif de l’OMS pour 2015 était de trouver un vaccin avec une capacité de protection d’au moins 50% pendant un an pour les populations dans les zones d’endémie. Mais il faut croire que ce seuil est loin d’être atteint avec l’avancée des recherches de vaccin antipaludique.

Le plus avancé des vaccins expérimentaux contre le paludisme est le Mosquirix, appelé également « RTS, S/AS01 ». Ce vaccin s’impose comme un outil complémentaire, et non pas de remplacement, très efficace dans la lutte contre le paludisme. Il pourrait être utilisé en supplément des mesures de prévention, de diagnostic et de traitement du paludisme qu’on utilise actuellement.

Le vaccin-candidat a été évalué cliniquement dans 7 pays d’Afrique pour lutter contre le paludisme à P. falciparum, la forme de paludisme la plus mortelle chez l’homme. Après plus de 40 années de recherches, le vaccin-candidat antipaludique Mosquirix avait reçu un avis favorable de la part de l’Agence européenne des médicaments (EMA).

Le Mosquirix « RTS, S/AS01 » serait donc le premier vaccin contre le paludisme dans le monde.

POUR EN SAVOIR PLUS SUR LES ÉTUDES MENÉES

 

En juillet 2015, l’EMA a émis un avis scientifique favorable sur le rapport bénéfice-risque du vaccin Mosquirix. Pour rappel, le vaccin-candidat RTS, S/AS01 est le fruit de la recherche de la société pharmaceutique britannique GlaxoSmithKline (GSK). Le Mosquirix a développé par les chercheurs de GSK pour les enfants âgés de 6 semaines à 17 mois dans les zones d’endémie.

 

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le paludisme engendré par le parasite Plasmodium falciparum touche plus de 70% des enfants de moins de cinq ans en Afrique. La maladie se propage également de manière alarmante dans d’autres régions, dont principalement l’Asie du Sud et l’Amérique latine.

 

L’essai de phase 3 du vaccin-candidat RTS, S/AS01 a été mené sur un échantillon de 15 460 enfants issus de sept pays d’Afrique sub-Saharienne. Les résultats de cet essai clinique ont été publiés en avril 2015, ce qui a d’ailleurs conduit l’EMA à émettre un avis favorable sur l’efficacité du vaccin en rapport du risque.

 

D’autres informations sur les participants et les résultats de l’essai avaient été publiées en janvier 2016 dans le Relevé épidémiologique hebdomadaire de l’OMS intitulé : « Note de synthèse : position de l’OMS à propos du vaccin antipaludique« .

Une vingtaine d’autres projets de vaccins antipaludiques sont actuellement en cours d’évaluation clinique ou encore en phase de développement préclinique avancé.

Les traitements en cas de contagion démontrée

On distingue deux types de traitements contre le paludisme :

  • le traitement médicamenteux d’urgence
  • et le traitement curatif.

A noter qu’un traitement prophylactique n’empêche pas totalement une contamination paludéenne, il ne fait que l’atténuer.

Les traitements médicamenteux d’urgence

Les voyageurs qui se rendent dans les régions à fort risque de paludisme doivent emporter avec eux des tests rapides et des médicaments d’urgence. Ces médicaments sont disponibles dans les centres de vaccination pour les voyageurs ou sur le site de notre pharmacie partenaire.

La prise de médicaments est conseillée même si on n’a pas pu consulter un médecin dans les 24 heures suivant la survenue des premiers symptômes pour confirmer le diagnostic.

On peut ainsi prévenir la contamination du paludisme en prenant des médicaments antipaludiques pendant toute la durée du voyage et au retour. Cette mesure permet de réduire les risques de contamination de 90%. Le Lariam, le Malarone et le Doxycycline sont les médicaments antipaludiques les plus populaires pour arrêter la propagation du parasite.

En effet, ces trois médicaments aident le système immunitaire à neutraliser le parasite Plasmodium et l’empêchent de contaminer d’autres cellules sanguines. Ces médicaments contiennent des ingrédients actifs distincts, ce qui fait que leurs effets secondaires peuvent varier les uns des autres.

La prescription du médecin sur le médicament antipaludique à prendre varie en fonction de la zone géographique du voyage, des autres traitements médicaux suivis par les voyageurs et également de leur possible interaction avec le médicament.

Le Lariam est un médicament pour le traitement de l’accès palustre, dont le principe actif est la Méfloquine. Ce médicament constitue une prophylaxie du paludisme par excellence en zone d’incidence élevée de paludisme chimiorésistant et en zone de résistance aux amino-4-quinoléïnes (chloroquine, amodiaquine …).

Pour assurer la tolérance à la méfloquine avant le départ en zone d’endémie palustre, il est conseillé de faire deux prises avant le départ, la première à 10 jours et la deuxième à 3 jours.

Les autres prises se feront toutes les semaines à jour fixe durant le séjour. La dernière prise se fera au moins 3 semaines après le retour pour écarter tout risque de paludisme par reviviscence des formes intrahépatiques.

Un autre traitement antipaludique est nécessaire en cas d’absence d’amélioration dans les 48-72 heures ou de résistance du Plasmodium à la méfloquine.

La prise de Doxycyline est préconisée pour un voyage dans les zones d’endémie palustre lorsqu’on fait face à un risque d’impaludation lié à une résistance, de contre-indication ou d’intolérance à la méfloquine.

La doxycycline, du principe actif du même nom, est un antibiotique de la famille des tétracyclines. Ce médicament a un effet antibactérien en assurant l’inhibition de la synthèse protéique de certaines espèces bactériennes.

Dans le cas du paludisme, la doxycycline inhibe la synthèse protéique. Elle altère la membrane cytoplasmique du Plasmodium et exerce une activité schizontocide sanguine.

Le traitement débute la veille du départ. Il se poursuit pendant toute la durée du séjour dans les zones d’endémie et pendant les 4 semaines suivant le retour.

Malarone est un traitement de l’accès palustre simple à P. falciparum.

L’atovaquone et le chlorhydrate de proguanil composant la substance active de la Maralone exercent une action inhibitrice de la synthèse des pyrimidines. Ainsi, ce médicament engendre une inhibition de la réplication de l’acide desoxyribonucléique du plasmodium.

Sa prise est recommandée pour les voyageurs se rendant dans les zones d’endémie palustre où sévissent des souches résistantes aux amino-4-quinoleines.

Le traitement débute le jour du départ et se poursuit pendant la durée du séjour et 7 jours après le retour. Cependant, le traitement ne doit pas dépasser un délai de 3 mois.

Pour le traitement curatif du paludisme, les médicaments à base de méfloquine, atovaquone-proguanilsont sont également utilisés.

La différence entre un traitement préventif et le traitement curatif reste la dose de médicaments à prendre chaque jour.

  • Pour traiter le paludisme avec la méfloquine, la totalité de la dose recommandée doit être administrée en moins de 24 heures. Une répartition des prises sur un intervalle de 6 à 12 heures est recommandée pour limiter le risque de survenue d’effets indésirables.
  • Pour la Malarone, la dose totale est de 4 comprimés en une prise unique par jour.
  • Le traitement curatif avec l’atovaquone-proguanil s’étend sur 3 jours consécutifs à 24 heures d’intervalle.

Il existe d’autres traitements curatifs de l’accès palustre, à choisir en fonction de l’espèce en cause : chloroquine, quinine, pyriméthamine, proguanil, sulfadoxine et artémisine. Le traitement peut varier en fonction des agents pathogènes à l’origine de la maladie :

  • Paludisme à P. falciparum : Atovaquone – proguanil (Maralone), quinine, méfloquine (Lariam) ou artémether- luméfantrine
  • Paludisme à P. vivax, P. ovale ou P. malariae : Chloroquine

L’artémisinine est la dernière trouvaille en termes de traitements naturels contre le paludisme. Cette substance active isolée de la plante Artemisiaannua est un médicamentantipaludique dont la vertu est connue en Chine depuis plus de 2 000 ans.

Pour l’heure, aucun des agents pathogènes de la malaria n’a développé de résistance face à l’artémisinine. Et c’est l’une de raison qui pousse les médecins à combiner cette substance aux médicaments classiques dans les traitements antipaludéens actuels.

Prévention clinique, pour les voyageurs !

La prévention clinique n’est prescrite qu’en cas de voyage dans les zones d’endémie. Les voyageurs sont sollicités à suivre des mesures de prévention par certains médicaments antipaludéens.

Avant de partir en voyage dans les pays classés parmi les zones à risque donc, il est recommandé de s’informer auprès d’un médecin connaissant la maladie pour le choix du traitement préventif ainsi que pour l’utilisation des médicaments d’urgence pour prévenir de la maladie.

Les trois principes actifs les plus fréquemment utilisés pour prévenir l’accès palustre dans les zones de forte endémie sont la méfloquine, l’atovaquone-proguanil et la doxycycline. Certains médicaments engendrent d’importants effets secondaires, il est donc nécessaire de laisser au médecin traitant le choix du médicament le plus adapté en fonction de la santé du patient, de son antécédent médical et de son traitement en cours.

Outre la prévention clinique qui est surtout destinée aux voyageurs, il existe aussi une prévention naturelle contre les moustiques du genre Anophèle femelle dans le cas du paludisme. Cette prévention naturelle est par ailleurs utile pour éviter la piqure de moustique une fois sur place.

La prévention « naturelle » contre les moustiques

La prévention naturelle du paludisme consiste à protéger les populations contre les piqûres de moustiques et à limiter la population de moustiques vecteurs de cette maladie infectieuse.

L’utilisation massive d’insecticides, principalement le DDT (Dichloro-Diphényl-Trichloréthane), était depuis longtemps la méthode utilisée pour éliminer les vecteurs du paludisme. Mais malgré son efficacité, cette méthode a favorisé la sélection de moustiques résistants appelés KDR (Knock Down Resistance) ainsi que les intoxications et les maladies dans la population.

Qualifié de POP (polluant organique persistant), le DDT est interdit et a été remplacement par des moyens de prévention naturelle. En effet, l’OMS recommande des alternatives moins dangereuses et plus efficaces pour lutter contre le paludisme.

On distingue deux sortes de prévention naturelle :

L’élimination la population de moustiques

L’élimination la population de moustiques commence par la « destruction » de l’écosystème où se développe les larves des anophèles : l’assèchement des marais et le drainage des eaux stagnantes.

La lutte anti-larvaire se fait également par l’épandage de pétrole, d’huile végétale et d’insecticides solubles à la surface des eaux stagnantes pour tenter de limiter les naissances d’anophèles. Il est aussi intéressant d’ensemencer les eaux avec des mollusques ou poissons, prédateurs des anophèles et de leurs larves, et aussi de réintroduire les variétés de chiroptères insectivores.

D’autres mesures ont également montré leur efficacité dans la lutte contre la propagation des moustiques et de leurs larves : emploi d’insectifuges et d’insecticides, diffusion de mâles anophèles stériles dans la nature, etc.

La répulsion

La répulsion est une mesure à prendre pour éviter la piqure de moustiques.

Comme l’anophèle a une activité nocturne, il est important de prendre des mesures préventives dans les habitations avant de dormir. Cela consiste à installer des moustiquaires imprégnées de perméthrine.

Ces moustiquaires sont proposées gratuitement ou à des prix symboliques auprès de la population des zones d’endémie. Elles restent efficaces jusqu’à 5 ans selon le mode d’utilisation.

On retient aussi d’autres mesures comme l’installation de grillage moustiquaire aux fenêtres, l’utilisation d’insecticides intradomicilairescomme les pyréthrinoïdes dans les habitations, l’installation d’air conditionné pour faire baisser la température et brasser l’air dans les habitations, l’application de crème répulsive contenant du DEET (N, N-diethyl-m-toluamide), essence d’eucalyptus ou de citronnelle sur la peau ou les vêtements, et le port de vêtements longs et de couleur claire à la tombée de la nuit.

Liste des pays à risque infestés par le paludisme organisés par région

Les pays et régions infestés par le paludisme sont classés en trois groupes en fonction du degré de résistance du Plasmodium falciparum au traitement prophylactique à la chloroquine.

Ainsi, chaque groupe nécessite un traitement préventif spécifique pour lutter efficacement contre le paludisme :

  • Groupe I : Les pays et régions groupe I ne présentent pas de P. falciparum. S’il y en a, on est en présence de chimiosensible. Il y a tout de même une possibilité de présence de paludisme à P. vivax. Dans cette région sans chloroquinorésistance, le paludisme peut être facilement traité avec de la chloroquine 100 mg chaque jour pour une personne pesant plus de 50 kg. Il est aussi possible de prendre la chloroquine deux fois par semaine pour un comprimé de 300 mg. La prise de chloroquine doit être faite avec une grande prudence en cas de traitement prophylactique, notamment chez les épileptiques. En effet, un traitement de longue durée à base de cette substance médicamenteuse active peut provoquer des troubles de la vue, voire même la cécité sur le long terme.

    Amérique du Sud : Argentine, Haïti, Pérou, Belise, Honduras, République Dominicaine, Bolivie, Mexique, El Salvador, Costa Rica, Nicaragua, Venezuela, Équateur, Panama, Guatemala, Paraguay.

    Asie : Chine, Thaïlande.

    Moyen-Orient : Iran, Irak.

    Afrique : Burkina-Faso, Mauritanie, Sierra Leone, Madagascar, Namibie, Tchad, Mali, Niger.

  • Groupe II : Les pays et régions de ce groupe II présentent une chimiorésistance modérée de P. falciparum.

    Amérique du Sud : Colombie.

    Asie : Bangladesh, Malaisie, Sri Lanka, Bhoutan, Népal, Thaïlande, Inde, Pakistan, Indonésie, Philippines.

    Moyen-Orient : Afghanistan, Iran, Arabie Saoudite, Yémen.

    Océanie : Iles Salomon, Vanuatu.

    Afrique : Afrique du Sud, Ghana, Angola, Guinée, Sénégal, Bénin, Guinée Bissau, Sierra Leone, Botswana, Guinée équatoriale, Somalie, Burundi, Kenya, Soudan, Cameroun, Liberia, Swaziland, Comores, Malawi, Tanzanie, Congo, Mozambique, Togo, Côte d’Ivoire, Nigeria, Zaïre, Djibouti, Ouganda, Zambie, Ethiopie, République centrafricaine, Zimbabwe, Gambie , R. Démocratique du Congo, Gabon, Rwanda.

  • Groupe III : Dans les pays et régions du groupe III, le parasite P. falciparum très chimio-résistant, voire poly-résistant.

    Amérique du Sud : Bolivie, Guyana, Surinam, Brésil, Guyane Française, Venezuela, Colombie, Panama, Équateur, Pérou.

    Asie : Bangladesh, Laos, Timor Oriental, Cambodge, Malaisie, Vietnam, Chine, Myanmar, Indonésie, Thaïlande.

    Océanie : Nouvelle-Guinée.